Installation sonore, pièce autogénérée, logiciel informatique, échantillons sonores.
Conception sonore : Constantin Engelmann
Dans les installations vidéo de Julian Charrière le son a toujours une place importante. Avec On The Edge, sa première œuvre purement sonore, il nous laisse avec lui, et les images mentales surgissent à partir de nos vécus, de nos peurs aussi. La pièce est une succession, un entrelacement aléatoire de comptes à rebours, confiés à un logiciel fonctionnant selon le principe de la spirale de Fibonacci. Les sons sont pris tant dans des documents historiques (provenant de la NASA et de l’armée des Etats-Unis) que dans des films de science-fiction. Les imaginaires des scientifiques et ceux des auteur·e·s et scénaristes ne se nourrissent-ils pas les uns les autres dans une course sans fin ?
On The Edge a été conçu à une époque où le jeune artiste a développé des séries de travaux autour des essais nucléaires, se rendant d’abord en 2014 sur le site des essais soviétiques de Semipalatinsk, au Kazakhstan, puis en 2015 sur l’atoll de Bikini, aux îles Marshall, théâtre d’explosions du programme étasunien entre 1946 et 1958.
Né à Morges en 1987
Vit et travaille à Berlin
Julian Charrière a poursuivi à Berlin des études commencées à l’École cantonale d’art du Valais. Il a fait partie de la première volée de l’éphémère Institut für Raumexperimente (expériences spatiales), lancé par l’artiste islandais Olafur Eliasson, en lien avec l’Université des arts de Berlin.
Seul, mais aussi en duo avec Julius Bismark ou avec le collective Numen (tous étudiants d’Olafur Eliasson), il ne cesse d’explorer dans le temps long les relations entre humanité et environnement. La planète est son territoire, son matériau.
Depuis les travaux qui l’ont fait connaître - qu’il escalade un glacier islandais, pour faire fondre la glace au chalumeau (The Blue Fossil Entropic Stories , 2013) ou accumule en de longs serpents divers sections de carottages provenant tant d’études géologiques que de trottoirs berlinois (On The Sidewalk, 2013) - jusqu’aux récentes œuvres autour des matières que nous utilisons comme énergie (charbon, pétrole, huile de palme, soleil…). On a pu voir dans le Parcours d’Art Basel en juin 2023 le film détonnant Controlled Burn, fait de feux d’artifices en implosion, qui en est une des pièces maitresses.
En Valais, en 2018, An Invitation to Disappear a été exposé au barrage de Mauvoisin. Les photographies de Julian Charrière rappelaient que les émissions de gaz à effet de serre produites par les gigantesques plantations de palmiers indonésiennes provoquent des gaz à effet de serre qui réchauffent le climat et font fondre les glaciers alpins.