Performance, environ 15 minutes
Grand Théâtre de Genève, samedi 1er février 2025 à 20h
Sur invitation de Art Genève Musique, Biennale Son présente Le bruit de la langue, une performance de Camille Llobet, dans le cadre de WOLFTONE ASSOCIATES (ou LES ASSOCIÉS DU SON LOUP), une nouvelle série de performances et d’installations musicales au Grand Théâtre de Genève.
Cette performance prolonge une réflexion au long cours sur le sens du son de la langue orale. Quand nous parlons, les mots exprimés ont parfois moins de sens que le son de la voix qui accélère, ralentit, reproduit l'intonation de son interlocuteur, s'interrompt brutalement, appuie sur une syllabe ou s'adoucit.
Casque d'écoute sur les oreilles, face à face, et les yeux fermés, Camille Llobet et Magali Léger écoutent en boucle une suite d'extraits significatifs et extrêmement courts d'une de leurs conversations, préalablement enregistrée. En direct, avec la bouche, elles reproduisent en bruits leurs paroles respectives, à la manière de l'enfant qui expérimente les contours de la langue. Une fascination pour le bruit qui est peut-être liée à l'expérience primitive de l'enfant. Il découvre son environnement en le touchant et reproduit le bruit de ses gestes avec la bouche. Il joue avec les possibles de son appareil phonatoire et de la résonance de sa voix dans l'espace. Petit à petit les bruits de bouches se transforment en suite de syllabes et deviennent langue.
Née en 1982 à Bonneville (FR)
Vit et travaille à Sallanches
Artiste plasticienne et réalisatrice, Camille Llobet est diplômée de l’École supérieure d’art Annecy Alpes (2007). Elle a participé́ au Salon de Montrouge en 2016 et à de nombreuses expositions collectives comme Les Nouvelles Babylones (Centre d’art contemporain, Parc Saint Léger, Pougues-les-Eaux, 2013), Silences (Musée d’art et d’histoire, Genève, 2019), Oral Text (Fondation Pernod Ricard, Paris, 2022) et L’Art d’apprendre. Une école des créateurs (Centre Pompidou-Metz, 2022). Elle a réalisé́ plusieurs expositions personnelles comme Second (Centre d’art de Vénissieux, 2014), Majelich (Printemps de Septembre, Toulouse, 2018) Idiolecte (Galerie Florence Loewy, Paris, 2019). Ses œuvres font partie des collections publiques françaises dont celle du FRAC Sud, du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, du FRAC Grand Large - Hauts-de-France, de l’Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes et du Fond d’art contemporain - Paris Collection.
En 2023, Camille Llobet présente une première grande exposition monographique à l’Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes intitulé Fond d’air. Elle finalise aussi un premier essai documentaire moyen métrage, Pacheû̂ (2023), sélectionné́ au FID Marseille en compétition française et compétition premier film. Elle travaille aujourd’hui sur un nouveau projet photographique, vidéo et sonore intitulé Moraine qui sera notamment présenté à la prochaine édition de la Biennale Son en 2025 (Valais, Suisse). Elle écrit et réalise également un nouvel essai documentaire long métrage sur les travailleur·euses et ou- vrier·ès de haute montagne intitulé Monstre pentes produit par la Société des Apaches.
Chaque œuvre commence par une rencontre et un questionnement à expérimenter ensemble. J’imagine d’abord des dispositifs de tournage précis prenant le parti pris de l’expérience filmée et réalise ensuite des montages vidéos et sonores à la fois intuitifs et visant une radicalité formelle. Des dessins, partitions et performances poursuivent souvent les problématiques abordées dans les vidéos.
Après avoir exploré l’oralité, le mouvement et la perception humaine comme des territoires de recherche lors de tournages en studio, j’ai déplacé́ mes protocoles de travail en haute montagne. Cet environnement complexe fait de roche, neige et glace est aujourd’hui en cours de mutation. Une transformation brutale due à l’accélération de la fonte des glaces et des écroulements rocheux qui place un temps géologique au niveau de celui d’une vie humaine. Ce projet Pacheû (2020-2023) a pris la forme d’installations sonores et d’un premier essai moyen métrage où la narration se fait autant par le bruit et le geste que par la voix et l’image. Il ouvre un nouveau champ d’expérimentations et de formats en situant l’humain dans un milieu.
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Magali Léger, soprano française, a été formée au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et a débuté une carrière saluée pour ses qualités vocales et scéniques, enrichies par une formation en danse et théâtre. Lauréate du premier prix à l'unanimité et nommée aux Victoires de la Musique en 2003, elle se produit sur des scènes prestigieuses en France et à l'international, explorant un répertoire varié allant du baroque au contemporain.
Elle a collaboré avec des personnalités telles que William Christie, Emmanuelle Haïm, et Laurent Pelly, interprétant des œuvres d’Offenbach, Mozart, Massenet, Bizet, et des créations modernes comme La Métamorphose de Michaël Levinas. Elle est également active en musique baroque avec son ensemble Rosasolis, ayant enregistré plusieurs disques, et participe à des projets éclectiques comme Mars-2037, une comédie musicale.