Version inédite pour piano Disklavier
Soliste : Marino Formenti
Performance longue durée.
Jeudi 26 octobre, de 12h à 20h30 | Vendredi 27 octobre dès 12h jusqu'au samedi 28 octobre 12h
Deathstar de Marina Rosenfeld est l'une de ses plus longues œuvres en cours, faite d’incarnations dans de nombreux formats : sculpture, installation sonore, concert, partition musicale, dessin et enregistrement.
La version performative de longue durée (48 heures) de la pièce qui est présentée dans le cadre de la Biennale Son est systématiquement interprétée par le pianiste Marino Formenti. Il s’agit là d’une transcription, répétée de nombreuses fois, d'une série de déplacements sonores et spatiaux subis par un ensemble singulier de sons. Ce processus itératif de longue haleine fut initié lors d’une exposition solo, elle aussi intitulée Deathstar, présentée en 2017 chez Portikus à Francfort.
L'exposition de Portikus présentait un réseau de microphones (la « Deathstar ») conçu pour écouter et faire recirculer continuellement les sons et leurs distorsions dans un système récursif. Rosenfeld a périodiquement transcrit les lourds silences amplifiés de l'installation, tout comme ses éruptions momentanées de bruit et de vocalité.
Pour ce faire, elle a utilisé à la fois la notation musicale traditionnelle ainsi qu'un format graphique de sa propre invention, qui situe sur son axe vertical des champs spectraux de bruit et de distorsion à différents degrés de distance du « do central » du piano. La partition qui en résulte offre à son interprète une grande liberté : à lui de sélectionner, de répéter, de réordonner et de transposer les pages de la transcription.
Les premières représentations de l'œuvre par Marino Formenti remontent également à 2017 : tout d’abord en solo lors de l'événement de clôture de l'exposition Portikus puis dans Deathstar Orchestration, l' « orchestration » littérale par Rosenfeld des événements sonores en constante évolution générés par la « Deathstar ». Des itérations ultérieures de l'œuvre ont d’abord pris la forme d’une réduction pour orchestre de chambre, avant que sa partition ne soit transformée en une performance solo de longue durée, toujours interprétée par Formenti.
Deathstar explore ainsi l'instabilité fondamentale et la contingence de l'écoute située, et la possibilité qu'une exposition puisse également être une œuvre musicale. Dans la nouvelle itération de 48 heures créée pour la grande halle de l’usine de Chandoline, un piano Disklavier programmé par Rosenfeld se joue lui-même durant les phases de repos de Formenti, reproduisant ainsi les étranges distorsions morphologiques et temporelles de l'œuvre.
Photo 1 : Marina Rosenfeld, Deathstar, performance view with Marino Formenti, piano, Portikus
Photo 2 : Marina Rosenfeld, Deathstar, notation, 2017