Céleste Boursier-Mougenot & Ariane Michel

Les oiseaux de Céleste, 2008

Film réalisé par Arianne Michel, à partir de l'installation Fom Here To Ear de Céleste Boursier-Mougenot

Vidéo : couleur, son, sur écran, en vidéoprojection, 8'6''

Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté

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Ariane Michel a librement réalisé la vidéo pour la galerie parisienne Xippas lors de l’exposition personnelle de Céleste Boursier-Mougenot. Elle rend compte de From here to ear, une installation sonore dont le dispositif a été pensé à la fin des années 1990 et qui a évolué au fil de ses présentations.

Un espace de l’exposition est aménagé en volière, avec de la verdure, un cours d’eau, et des guitares électriques Gibson, Fender Startocaster et Fender basses. Les diamants-madarins vont actionner les instruments en se posant dessus, et mêler leurs propre chant aux sonorités aléatoires. Visiteurs et visiteuses peuvent circuler dans cet espace sonore, fruit de la rencontre entre des univers différents.

En 1995, une première version, titrée D’ici à ici, mettait en relation deux lieux distincts, l’un avec des oiseaux qui se perchaient sur des cordes de piano, l’autre où les sons ainsi produits étaient travaillés et où se trouvaient aussi les visiteurs. C’est en 1999, au P.S.1 de New York, que sont réunis les oiseaux musiciens, des guitares, et le public.

Cette manière de créer une situation susceptible de produire une musique inédite et incontrôlable correspond à l’évolution du compositeur devenu plasticien en créant des dispositifs qui lui échappent plutôt que des musiques à reproduire ou à enregistrer.

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Céleste Boursier-Mougenot

Né en 1961 à Nice

Vit et travaille à Sète

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Baignant dans un milieu d’artistes et d’intellectuels – un grand père peintre, un père sculpteur et historien des jardins, une mère sociologue de la ville, formé dès l’enfance au Conservatoire de musique de Nice, Céleste Boursier-Mougenot trouve d’abord un espace pour sa créativité peu conforme au sein de la compagnie dramatique d’un autre Niçois, Pascal Rambert, entre 1985 et 1994. Peu à peu, les structures sonores qu’il imagine pour la scène prennent leur autonomie. Ses installations utilisent le vivant, le mouvement, l’éphémère, et interpellent autant la vue que l’ouïe. On regarde naître une forme sonore. Ou simplement un mouvement, un flux, puisque l’art de Céleste Boursier-Mougenot tend vers le silence.

Céleste Boursier-Mougenot utilise des instruments de musique activés différemment, réinterprétés, ou d’autres objets, détournés de leur fonction première. Les possibilités humaines de faire de la musique sont dépassées et nos imaginaires s’ouvrent. À l’exemple des différentes versions de Clinamen, à chaque fois pensées pour des lieux précis – sous le dôme géodésique de l'architecte Richard Buckminster Fuller à la Biennale de Lyon en 2017 - où des coupes de porcelaine de différentes tailles flottent sur un bassin d’eau, et s’entrechoquent. La série est l’héritière de pièces sans titre, créées dès 1997, où déjà des récipients de porcelaine tintinabulaient dans des piscines gonflables.

Qu’il utilise le souffle d’aspirateurs pour activer des harmonicas (harmonichaos), transforme un piano hors d’usage en billard (Karambolage), utilise l’énergie de la sève pour faire bouger des arbres et créer une musique électrique (Pavillon français de la Biennale d’art de Venise en 2015) ou fasse circuler un torrent dans les espaces d’un centre d’art (Fondation François Schneider en 2019), les créations de Céleste Boursier-Mougenot sont une incitation à traverser notre quotidien en composant notre propre musique d’ambiance plutôt que d’en subir les bruits.

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Ariane Michel

Née en 1973 à Paris

Vit et travaille entre Paris et le Finistère

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Artiste vidéaste, Ariane Michel a fait des études de sociologie avant de se former à l’art vidéo à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et au Fresnoy.

Elle réalise des films et des installations qui mettent en jeu nos manières de percevoir le monde. Elle investit des territoires non-humains, manipulant ainsi la perception, l’échelle et la hiérarchie des êtres, s’attaquant à notre rapport anthropocentré au monde.

Parmi ses derniers rendez-vous, Il Concerto dell’acqua (2022), un ciné-concert nocturne sur une petite place de Venise, ou une collaboration avec Marielle Macé au Théâtre Nanterre-Amandiers.