Selon ses habitudes de travail, Félicia Atkinson a repéré dans la Centrale de Chandoline des voix susceptibles de se mêler à la sienne pour une composition. Voix d’objets, voix de paysages, captées dans l’ancienne usine ou ailleurs dans la région, se répondent, dialoguent avec des instruments acoustiques, avec sa propre voix, pour former un oratorio qui relie la «salle de réception» du bâtiment à son histoire, à l’évolution climatique et au temps des étoiles.
Les banquettes de la «salle de réception» sont à disposition pour se mettre à l’écoute de cette musique. Pour plus d’intensité, l’artiste a complété cet aspect sonore par quelques éléments visuels. Une boisson est aussi disponible au bar, composition gustative et olfactive imaginée également par Félicia Atkinson. Tous les sens sont ainsi en émoi.
Née en 1981 à Paris
Vit et travaille en Normandie
Après des études à Paris VIII, Félicia Atkinson participe au projet pédagogique expérimental Bocal, de Boris Charmatz avant d’entrer aux Beaux-arts de Paris.
Artiste visuelle et compositrice électro-acoustique, elle s’intéresse aux autres voix possibles que côtoient les voix humaines, celles des paysages, des images, des livres, souvenirs, idées... Elle crée des œuvres plastiques et sonores qui animent ces voix possibles, en conversation avec la sienne. Elle associe des enregistrements de terrain, des instruments MIDI (susceptibles de communiquer entre eux) et des textes, en français et en anglais. Sa propre voix, toujours en mouvement, murmure ou adopte le ton de différents personnages.
Félicia Atkinson utilise la composition comme un moyen de traiter la vie imaginative et créative, s'engageant dans le travail d'artistes visuels, de cinéastes et de romanciers. Par ses compositions en couches elle se fait la narratrice d’histoires qui plient le temps et l'espace.
Elle a sorti de nombreux disques, un temps sous le nom de Je suis le petit cavalier (emprunté à Nico), et un roman chez Shelter Press, label et maison d’édition qu'elle a fondés avec Bartolomé Sanson.
En 2020, elle est restée six mois en résidence à La Becque, collaborant pour des projets avec Bartolomé Sanson et travaillant notamment avec le paysage lémanique.
En 2022, invitée à participer au projet Mondes nouveaux du Ministère français de la culture, en plus d’une installation sonore et visuelle et d’un concert, elle a demandé qu’une partie de son budget de production soit utilisé pour l'acquisition d'une zone de dunes par le Conservatoire du littoral. Il s’agit de garder commun et partagé un paysage précieux de la Normandie, où elle vit depuis peu. Une sculpture-panneau en bois, non invasive, invite simplement les passant·e·s à l’écoute des lieux.