Performance in situ pour l’ancienne centrale hydroélectrique de Chandoline
En temps que danseuse et chorégraphe, Isabel Lewis développe une pratique sonore inscrite dans une stratégie de réponse à l’espace, à l’architecture et au moment qui s’y vit. Elle travaille avec «l’environnement biosocial».
Dans son improvisation pour voix et électronique, elle produit un son ambiant mais rythmé, nourri par un éventail qui peut être très large, de la musique de chambre médiéval au rap en passant par des enregistrements de terrain. Ces fragments se superposent, se réorganisent, mélodieux ou déformés, et se tissent encore avec des moments gestuels.
La performance d’Isabel Lewis est pensée pour être ressentie, vécue. Dans un paysage scénique déconstruit qui échappe à la présentation théâtrale, l’artiste se présente comme l’hôtesse de la soirée et invite les personnes présentes à trouver leur position, à bouger, à fredonner si elles le souhaitent.
Née en 1981 en République dominicaine
Vit à Berlin
Isabelle Lewis a une formation universitaire en littérature, danse et philosophie. À New York, elle a dansé pour différents chorégraphes avant de commencer à développer ses propres projets.
Installée à Berlin depuis 2009, Isabel Lewis a développé une pratique performative qui mêle voix, danse et musique. Elle a une expérience de DJ et sample des arrangements sonores incorporant un matériel très varié, qu’elle mêle, tisse, en improvisant selon le lieu et le moment partagé.
Elle tend à supprimer l’effet spectaculaire, théâtral pour construire un échange différent avec les personnes présentes, sans pour autant installer de nouvelles contraintes. Elle souhaite créer les conditions d’une expérience de bien-être physique, qu’elle travaille seule ou avec d’autres performeurs et performeuses.
Isabel Lewis s’intéresse à l’esthétique de la rencontre sociale. Elle crée ainsi des événements qu’elle appelle des occasions et dont elle se dit l’hôtesse. Ils peuvent impliquer tous les sens, y compris l'odorat, avec des parfums composés en collaboration avec le chimiste norvégien et chercheur en odeurs Sissel Tolaas.
Si ces performances sont des moments uniques, en lien avec le lieu investi, elle développe également des projets à long terme. C’est le cas de O.C.E.A.N.I.C.A. (Occasions Creating Ecologically Attuned Narratives in Collective Action) » (2021), un projet d'exposition-performance et de pédagogie expérimentale commandé par TBA21 (Thyssen-Bornemisza Art Contemporary). Une première partie a été développée à Venise en 2021 autour de l’idée d’un potentiel humain à devenir océanique en écoutant le langage de l'océan. À Cordoue, en automne 2023, les recherches d’Isabel Lewis se concentrent sur le développement de protocoles pour écouter le parler fluvial.