Peinture émaillée sur granit gravé,
diamètre : 80 cm – profondeur : 3 cm – poids : 48 kg
Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté
Cette œuvre appartient à une série de pierres rondes de granit noir gravées et rehaussées à la main avec de la peinture émaillée. Angelica Mesiti traduit ainsi dans la permanence minérale un son appartenant au monde de l’immatériel et de l’éphémère. Elle utilise pour cela des techniques utilisées pour les pierres tombales, collaborant avec un tailleur de pierre, un graveur et un peintre d'enseigne.
L'oeuvre a été réalisée pour accompagner l’installation vidéo Over the Air and Underground (2020). Sur les écrans tournent des fleurs en décomposition qui développent des filaments mycéliens. On sait que les arbres communiquent via ces réseaux fongiques. La bande son est composée par le fredonnement de dix voix en harmonie avec une tonalité de 220 Hz, enregistrée sous terre lorsque les racines de l'arbre sonore émettent leur communication. L’éclairage des vidéos utilise la lumière ultraviolette, qui permet aux abeilles de se guider vers le pollen.
Over the Air and Underground est une pièce conçue après le premier confinement du à la pandémie de covid pendant lequel Angelica Mesiti a passé du temps à observer la place de la nature lors de ses promenades en ville.
Né en 1976 à Sidney
Vit et travaille à Paris et Sidney
Angelica Mesiti est diplômée de l’École des beaux-arts de Sidney. Auparavant, elle a fait de la danse, classique et contemporaine, et cette expérience n’est pas sans conséquence sur son travail artistique multidisciplinaire. Les questionnements sur la communication, sur l’être ensemble, sont souvent introduits par la musique et le mouvement, en performance ou en vidéo.
Prepared Piano for Movers (Haussmann) (2012) montre des déménageurs, chargés d’un piano, en train de gravir l’escalier en spirale d’un immeuble parisien. Les deux hommes créent ainsi une musique, puisque l’instrument a été «préparé» comme l’aurait fait John Cage.
Angelica Mesiti orchestre volontiers des polyphonies dans ses installations vidéo, comme avec Mother Tongue (2017), qui présente, sur deux écrans, des groupes qui tous participent à leur façon à la richesse et à la diversité de leur ville danoise : employés municipaux, danseurs palestiniens, scouts, étudiants d’une école de cirque, résidents de HLM… C’est aussi le cas avec Assembly, l’installation avec laquelle l’artiste représentait l’Australie à la Biennale de Venise en 2019. La transcription d’un poème de David Malouf (sur l’impossibilité de traduire certains ressentis d’une langue à l’autre, d’une personne à l’autre) était faite par une machine à sténographier les débats politiques, puis par la musique, les chants, les danses…
Son exposition au Palais de Tokyo, en 2019, inversant la définition de la théorie des énoncés performatifs du linguiste J. L. Austin, était titrée Quand faire c’est dire. Le parcours montrait tant des œuvres où elle filme des situations existantes de manière presque conventionnelle, que des installations vidéo née d’une situation provoquée. Par exemple faire interpréter Le Lac des cygnes assis à une danseuse et un danseur âgés.
Angelica Mesiti est cheffe d’atelier aux Beaux-arts de Paris.