Installation vidéo, 97'27"
En collaboration avec George Lewis et Sean Griffin
Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté
Le film évoque l’histoire de l’Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM),fondée en 1965 à Chicago, foyer de création essentiel pour permettre à une génération de musiciens noirs de sortir des clichés dans lesquels on les enfermait et de développer un free jazz et un jazz expérimental proches des musiques contemporaines. Les compositeurs et artistes de l’AACM sont aussi connus pour les méthodologies novatrices d’improvisation et de notation musicale qu’ils ont proposées.
Afterword Via Fantasia se base sur l’ouvrage historique d’un membre de l’AACM, le tromboniste et compositeur George Lewis, A Power Stronger Than It self: The AACM and American Experimental Music (University of Chicago Press) et dialogue avec l’opéra que lui-même en a tiré (Afterword: an Opera). Film et opéra ont été créés en 2015 parallèlement à l'exposition The Freedom Principle au MCA de Chicago.
Catherine Sullivan choisit un montage kaléïdoscopique, mêlant la lecture d’extraits du livre, des parties chorégraphiées, un cours de composition musicale ainsi que des scènes théâtrales pour lesquelles elle utilise, tels des ready-made, des décors d’autres spectacles, tous liés, par leur scénario, leur auteur ou leur metteur en scène, à l’histoire culturelle des Noirs aux États-Unis.
Née en 1968 à Los Angeles
Vit et travaille à Chicago
Actrice de formation, Catherine Sullivan s’est d’abord intéressée à l’histoire du théâtre et de la performance avant d’explorer le domaine des arts visuels, étudiant notamment avec Mike Kelley à l'ArtCenter College of Design de Pasadena. Elle enseigne à l'Université de Chicago.
Elle utilise les arts vivants, le cinéma ou encore l’anthropologie pour composer des œuvres inclassables où tout, de la direction des acteurs et actrices jusqu’au montage, est pensé avec minutie. La complexité de ses pièces tend à déjouer les attentes, de manière à être plus incisive dans les questionnements engagés qu’elle soulève.
En 2001, une de ses premières grandes installations vidéo, Gold Standard (hysteric,melancholic, degraded, refined), s’empare d’une séquence du film d’Arthur Penn Miracle en Alabama (1962), avec son héroïne aveugle et muette, pour creuser les problématiques du langage, et celles du corps, aux prises avec les normes et la répression.
Elle puise ainsi régulièrement dans un matériau culturel existant pour soulever des questions plus contemporaines. L’installation vidéo Tis Pity She's a Fluxus Whore (2003) combine des reconstitutions d'une production de 1953 d'une pièce du dramaturge élisabéthain John Ford avec une performance de Joseph Beuys en 1964 au Festival of New Art du Technical College of Aachen qui lui a valu d’être frappé par des spectateurs.
The Chittendens (2005) est une suite de situations, d’attitudes et de gestes calqués sur les archétypes de la classe moyenne du XXe siècle et de la classe oisive du XIXe siècle. L’œuvre met en cause notamment l'automatisation et la mécanisation dans le monde du travail, tel «un noyau d'inconscience».
En 2018, dans The Startled Faction (a sensitivity training), Catherine Sullivan évoque le statut inférieur et l'invisibilité du travail des femmes face à l’urgence raciale et économique d’une grève. Neuf hommes et femmes sont incités à trouver les limites de leurs exigences les uns envers les autres.